Cybersécurité 2026 : IA, géopolitique et quantique au cœur des menaces
Alors que les organisations sont déjà confrontées à des défis technologiques et réglementaires croissants, l’année 2026 s’annonce comme un tournant en matière de cybersécurité. Selon le dernier rapport de Forrester, intitulé Predictions 2026: Cybersecurity And Risk, l’IA agentique, les tensions géopolitiques et la cryptographie quantique vont profondément remodeler la gestion des risques. Voici les cinq tendances majeures à anticiper.
D’ici 2026, une utilisation incontrôlée de l’IA agentique provoquera une fuite de données publique, entraînant des licenciements. Ces systèmes autonomes, capables d’exécuter des tâches complexes sans intervention humaine, privilégient parfois la rapidité au détriment de la précision. Les entreprises devront donc renforcer leurs garde-fous et mettre en place des contrôles stricts de gestion des identités et des accès pour tracer l’activité des agents.
Les États durcissent leur emprise sur les infrastructures télécoms
Cinq gouvernements devraient nationaliser ou restreindre l’accès aux infrastructures de télécommunications critiques. Cette décision fait suite à des campagnes d’espionnage de grande ampleur, telles que Salt Typhoon, qui a touché plus de 600 organisations dans 80 pays. Face à la vulnérabilité des réseaux commerciaux et à l’essor des satellites en orbite basse, les États renforcent leur supervision. Les responsables de la sécurité devront intensifier la surveillance continue des risques au sein de leur écosystème.
L’Union européenne se dote de sa propre base de données des vulnérabilités
L’UE lancera son propre catalogue des vulnérabilités exploitées, baptisé EUVD, pour réduire sa dépendance aux systèmes étrangers. Cette initiative intervient dans un contexte de coupes budgétaires aux États-Unis affectant la CISA, l’agence américaine en charge du catalogue KEV. Les entreprises devront interroger leurs fournisseurs sur leur capacité à intégrer ces nouvelles références et envisager des sources complémentaires d’intelligence des vulnérabilités.
La sécurité quantique pèse déjà 5 % des budgets cybersécurité
Les dépenses dédiées à la sécurité quantique dépasseront 5 % du budget total alloué à la cybersécurité. Avec l’avènement prévu d’ordinateurs quantiques capables de casser les chiffrements asymétriques actuels d’ici une décennie, les équipes se préparent activement. Au programme : recours à des consultants, remplacement des bibliothèques cryptographiques obsolètes et investissement dans des outils d’inventaire et d’agilité cryptographique.
Fusions en vue dans le secteur des services IT et de la cybersécurité
Un fournisseur de services IT vieillissant rachètera un acteur de la cybersécurité en perte de vitesse pour se repositionner. Malgré un discours axé sur la modernisation et l’IA, cette fusion aura du mal à porter ses fruits, en raison de problèmes d’intégration technique, de départs de talents et de stratégies inadaptées. Les clients concernés sont invités à négocier des tarifs préférentiels et à préparer une transition vers des alternatives plus modernes.
Entre avancées technologiques et contraintes réglementaires, l’horizon 2026 exige une approche proactive et structurée. Les dirigeants devront concilier innovation et sécurisation, notamment face à l’IA agentique et à la transition quantique, tout en tenant compte des réalités géopolitiques. La cybersécurité n’est plus une simple question technique : elle devient un enjeu stratégique et humain.
Source: InfoDSI