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Danger ! 66 % des entreprises françaises dépendent des technologies américaines

2 entreprises françaises cotées en bourse sur 3 dépendent de manière critique des technologies américaines. Tel est le constat dressé par Proton qui vient de rendre publics les résultats d’une enquête sur la dépendance croissante de l’Europe à l’égard des technologies américaines.

Ces dernières années, l’Europe est devenue de plus en plus dépendante des solutions technologiques américaines, suscitant de vives inquiétudes quant à la souveraineté numérique du continent et à sa capacité à reprendre le contrôle de son indépendance technologique. Pendant des décennies, plutôt que de privilégier l’investissement national dans son secteur technologique, l’Europe a opté pour la facilité : l’achat de technologies auprès de fournisseurs étrangers, laissant l’Europe aux prises avec sa souveraineté, sa sécurité numérique et sa stabilité économique à long terme.

Les conséquences de cette dépendance sont profondes. L’incapacité de l’Europe à exercer un contrôle sur ses données, ses innovations et ses priorités stratégiques l’expose à de graves vulnérabilités. Ces faiblesses compromettent sa capacité à réagir de manière autonome aux crises internationales, notamment en période de tensions géopolitiques accrues, et détournent les investissements du continent.

Pour illustrer l’ampleur réelle de la dépendance de l’Europe aux technologies américaines, Proton a identifié les fournisseurs de services de messagerie utilisés par des entreprises de divers secteurs, à commencer par les entreprises cotées en bourse en France, au Royaume-Uni, en Irlande, au Portugal et en Espagne. L’étude s’est concentrée sur les services de messagerie, car ils constituent un élément essentiel de l’infrastructure technologique de toute entreprise et sont essentiels à la communication, au stockage des données et à l’identification des employés. De ce fait, le fournisseur de l’infrastructure de messagerie d’une entreprise exerce un pouvoir démesuré sur son client.

Cette enquête a révélé des niveaux alarmants de dépendance aux infrastructures américaines : en France, 66 % des entreprises analysées reçoivent leurs e-mails via des fournisseurs de services américains, 93 % en Irlande, 88 % au Royaume-Uni, 72 % au Portugal et 74 % en Espagne.

En France, environ deux entreprises sur trois dépendent des technologies américaines pour gérer leurs emails, une réalité alarmante pour un pays qui se targue d’être un leader technologique en Europe. Et plus une entreprise est grande, plus elle est susceptible d’utiliser des technologies américaines. 

Toutes les entreprises françaises cotées en bourse valant plus de 200 milliards d’euros s’appuient sur des services américains pour leurs infrastructures critiques de communication. Malgré les efforts de la France pour mettre en place une autonomie stratégique, cette dépendance aux technologies étrangères rend les secteurs critiques vulnérables aux influences extérieures, à l’instabilité et à la surveillance.

De manière alarmante, certains des secteurs les plus critiques, sont aussi les plus dépendants. Plus de 70 % du secteur français des services publics, d’importance stratégique, qui comprend les entreprises d’électricité, de gaz naturel et de traitement des eaux, utilise des services de messagerie électronique américains. Le fait que des infrastructures aussi vitales dépendent si largement des technologies étrangères pour leurs communications opérationnelles soulève de graves préoccupations en matière de sécurité nationale.

L’industrie automobile et des composants français, l’un des plus gros employeurs du pays, est également l’un des plus dépendants aux technologies américaines. 77 % de l’industrie s’appuie sur des technologies américaines. Dans un secteur où l’innovation est essentielle et la concurrence féroce – et où les États-Unis sont à la fois un fournisseur et un rival – il s’agit d’un angle mort stratégique. Il ne s’agit pas seulement d’une question de contrôle, mais de résilience. Quel est l’avenir industriel de la France lorsque les outils numériques qui la propulse proviennent de l’étranger ?

Mais le signal le plus révélateur vient du secteur technologique français. Environ 80 % des entreprises françaises de logiciels et de services cotées en bourse et 79 % des entreprises de matériel et d’équipements technologiques dépendent de services américains. Cette faiblesse structurelle limite le potentiel de croissance de l’ensemble du secteur et le rend vulnérable aux pressions géopolitiques ou aux perturbations commerciales.

L’étude révèle également que cette dépendance, bien que variable, touche les entreprises cotées en bourse de toutes tailles. En France, parmi les entreprises valorisées entre 2 et 10 milliards d’euros et plus incluses dans l’étude, 74 % utilisent des fournisseurs de messagerie basés aux États-Unis. Ce pourcentage atteint 79 % pour les entreprises françaises valorisées entre 300 millions et 2 milliards d’euros. Cela représente 64 % des entreprises françaises valorisées entre moins de 50 millions d’euros et jusqu’à 300 millions d’euros.

Bien que ces pourcentages varient, ils illustrent collectivement une forte dépendance aux technologies non européennes. Cette dépendance excessive non seulement freine la dynamique concurrentielle, mais introduit également des points de défaillance singuliers ; des interférences dans les réseaux américains ou l’escalade des tensions géopolitiques pourraient compromettre la continuité opérationnelle de la France et de l’Europe. Par conséquent, il est primordial de remédier à cette dépendance pour réaffirmer la souveraineté technologique du pays et du continent.

Pour Raphaël Auphan, Chief Operating Officer de Proton, « Des années de complaisance ont conduit l’Europe à une utilisation généralisée des technologies américaines, mettant en péril notre souveraineté et notre autonomie numériques. Pendant trop longtemps, nous avons privilégié la commodité au contrôle, laissant des entités étrangères dicter notre paysage technologique. Cette dépendance limite notre capacité à protéger nos données, à stimuler l’innovation locale et à protéger nos intérêts stratégiques. Il est temps que l’Europe prenne des mesures décisives pour reprendre en main son destin numérique. Nous devons investir dans les technologies locales, favoriser l’expertise nationale, réduire notre vulnérabilité aux influences extérieures et penser Europe First, sinon l’Europe deviendra bientôt obsolète, une relique du passé. »

Adopter une approche « Europe First » est primordial pour que l’Europe reprenne le contrôle de son destin numérique et renforce son autonomie stratégique. Prioriser les solutions numériques locales stimulerait l’innovation, créerait des emplois et favoriserait des écosystèmes technologiques robustes, alignés sur les valeurs et les exigences européennes. Soutenir les entreprises locales, adopter des initiatives open source et renforcer les infrastructures régionales peut atténuer les risques (tels que les violations de données, les abus de pouvoir ou le retrait de services vitaux sous pression politique) et garantir des normes strictes en matière de confidentialité et de sécurité.

Pour renforcer la souveraineté numérique européenne, démontrer la viabilité de l’initiative EuroStack et des alternatives technologiques européennes, Proton a récemment lancé une initiative unique, s’engageant à fournir des services d’une valeur pouvant atteindre 100 millions d’euros aux entreprises françaises afin d’aider à réduire la dépendance du pays vis-à-vis des technologies américaines et à passer à des services basés en Europe. Toutes les PME françaises comptant jusqu’à 100 salariés peuvent s’inscrire pour disposer d’un an gratuit sur certains abonnements Proton Business pour la gestion sécurisée des emails et des mots de passe.

Cependant, l’infrastructure de messagerie électronique ne constitue qu’un aspect de la dépendance numérique de l’Europe. Dans le cadre de ses efforts continus, Proton entend approfondir son analyse du paysage technologique européen, en surveillant les dépendances et en découvrant des pistes d’expansion et d’émancipation. Cet effort ne se résume pas à un simple constat de lacunes ; il constitue plutôt un appel à l’action pour sortir l’Europe de la complaisance et l’inciter à s’engager activement dans la construction de son avenir numérique.

Source: InfoDSI

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