Datacenters : Quelles solutions pour réduire leur impact écologique ?

Les datacenters, qui abritent les serveurs stockant et traitant nos données, sont essentiels à la transition numérique, mais ils ont un impact environnemental important. Face à ce constat, l’ADEME émet plusieurs recommandations.

Les datacenters sont très énergivores. La consommation électrique mondiale liée aux datacenters pourrait doubler d’ici 2026, atteignant 1 000 TWh, soit l’équivalent de la consommation électrique du Japon. En France, cette consommation pourrait représenter 6% de la consommation totale d’électricité en 2050. L’augmentation du volume de données (+20 % par an) et les besoins croissants de l’intelligence artificielle contribuent à cette hausse de la consommation énergétique. Des gains d’efficacité énergétique de plus de 50 % sont toutefois possibles en optimisant les serveurs, le refroidissement et les alimentations de secours. Ainsi, le PUE (Power Usage Effectiveness), qui mesure l’efficacité énergétique d’un datacenter, doit tendre vers 1.2 pour les nouvelles installations. Le PUE moyen en France est actuellement de 1.7.

Un impact clair
Les datacenters consomment également de l’eau, principalement pour le refroidissement. Il est essentiel de minimiser cette consommation en utilisant des systèmes de refroidissement efficaces et en surveillant le WUE (Water Usage Effectiveness). La fabrication des serveurs et des autres équipements des data centers nécessite par ailleurs des ressources naturelles, notamment des métaux critiques. La Chine est le principal producteur mondial de nombreux métaux stratégiques, ce qui soulève des questions de dépendance et de durabilité. Il est important de concevoir des serveurs qui peuvent être réutilisés ou recyclés pour minimiser l’impact sur les ressources naturelles.

L’implantation d’un datacenter a également un impact important sur le territoire, notamment en termes de consommation d’électricité et d’eau. Il est crucial d’intégrer ces infrastructures de manière à maximiser les bénéfices économiques et énergétiques, par exemple en valorisant la chaleur fatale issue des serveurs. L’objectif du « Zéro Artificialisation Nette » doit être pris en compte lors de l’implantation des data centers pour limiter la consommation d’espaces naturels, agricoles et forestiers.

Réduire l’impact environnemental des data centers
Plusieurs mesures peuvent être prises pour réduire l’impact environnemental des datacenters et promouvoir leur développement durable :

Anticiper l’impact et maximiser les bénéfices les bénéfices économiques et énergétiques, notamment la possibilité de valoriser la chaleur fatale issue des serveurs à proximité du datacenter. Des engagements sur les volumes de chaleur peuvent faciliter les contrats avec les opérateurs de réseaux de chauffage. Par ailleurs, l’implantation des data centers doit respecter l’objectif de diviser par deux le rythme de consommation des espaces naturels d’ici 2031 et d’atteindre l’absence d’artificialisation nette en 2050.
Améliorer l’efficacité énergétique : Il est possible d’atteindre des gains d’efficacité énergétique de plus de 50 % en agissant sur les serveurs, le refroidissement et les alimentations de secours. Pour cela, il convient de favoriser le free cooling (c’est-à-dire le refroidissement passif en utilisant l’air extérieur) et d’étendre les plages de fonctionnement en température et humidité des serveurs. Lorsque le free cooling n’est pas possible, le refroidissement liquide ou par immersion peut réduire la consommation d’énergie.
Privilégier l’efficacité énergétique à l’achat d’électricité renouvelable : Le recours à l’électricité renouvelable ne doit pas se faire au détriment de l’efficacité énergétique et de l’installation de nouvelles capacités de production, comme le photovoltaïque sur site.
Minimiser la consommation d’eau : La consommation d’eau doit être surveillée de près à l’aide du WUE (Water Usage Effectiveness).
Participer au marché de la flexibilité électrique : Les batteries de secours des datacenters peuvent participer activement au marché de la flexibilité de la demande en électricité.
Réutiliser les serveurs : Les serveurs informatiques doivent être conçus pour permettre la réutilisation de tout ou partie de leurs composants lorsqu’ils sont remplacés.
Utiliser des indicateurs normés : Des indicateurs normés existent pour suivre le taux de réutilisation de l’énergie, le taux d’utilisation des serveurs et le taux d’utilisation des énergies renouvelables, ce qui permet de fixer des objectifs de réduction de l’impact environnemental des datacenters.

Les datacenters ayant un impact environnemental significatif en termes de consommation d’énergie, d’eau et de ressources naturelles, il est urgent de mettre en place dès maintenant des mesures pour améliorer leur efficacité énergétique, minimiser leur consommation d’eau et favoriser la réutilisation et le recyclage des équipements.