PME & Durabilité : les PME motivées mais perdues quant à la méthode adéquate
Une étude mondiale menée par Sage montre qu’un nombre conséquent de PME souhaitent progresser sur la voie de la durabilité, mais sont souvent incapables de mesurer leurs performances et d’en rendre compte, ce qui les empêche d’agir en fonction de leur ambition. Alors que la Cop 28 ouvre ses portes, il est temps pour les décideurs politiques de prendre en main la question du reporting, pour pouvoir mesurer efficacement les efforts des PME en ce qui concerne le développement durable.
Cette étude révèle qu’un nombre croissant de PME comprennent que le développement durable est essentiel à la croissance de l’entreprise. En 2022, 76 % des personnes interrogées ont déclaré que le développement durable était important pour elles, un chiffre qui est passé à 83 % cette année. Les PME ont également indiqué qu’elles ressentaient une pression de la part de leurs nombreuses parties prenantes en faveur du développement durable : les clients arrivent en tête de liste (59 %), mais d’autres acteurs comme les pouvoirs publics (26 %) et les employés (8 %) sont également pris en compte.
Toutefois, très peu de PME interrogées (8 %) mesurent actuellement leur impact environnemental et en rendent compte. Selon les entreprises interrogées, les deux principaux obstacles à la mesure de leur impact sont les coûts initiaux (73 %) et la complexité du paysage actuel des rapports (65 %). A l’heure ou la prise de conscience est généralisée, il est maintenant temps de permettre aux PME de pouvoir rendre compte plus simplement et d’être plus accompagnées sur le reporting de leur impact environnemental.
Des obstacles au reporting
En revanche, une entreprise sur cinq (21 %) se déclare prête et désireuse de mesurer son impact, mais ne franchit pas encore le pas. L’analyse statistique du rapport indique que si les obstacles au reporting pour les PME étaient levés, on pourrait assister à un triplement du nombre de PME initiant des rapports durant les deux prochaines années. Cela représenterait l’ajout de 51 millions de PME aux rapports mondiaux, marquant un tournant significatif dans la réponse potentielle de la société face au changement climatique.
Une démarche gagnante
Il convient de souligner que cela permettrait aux PME déclarantes de bénéficier des avantages liés à la communication sur la durabilité, tels qu’un meilleur accès au financement de la part des banques prenant en compte l’impact durable dans leur évaluation, une image employeur renforcée facilitant l’attraction de talents de haut niveau, et la capacité à être compétitives dans les processus contractuels exigeant des informations sur la durabilité, leur ouvrant ainsi la voie à de nouveaux clients.
L’engagement RSE de Sage se produit au sein du groupe entier, notamment en France, pour proposer une solution permettant aux PME de répondre aux exigences gouvernementales et de mieux rendre compte de leurs efforts en matière de développement durable.
Les recommandations de Sage
À la lumière de ces résultats, Sage, ICC et PwC UK émettent les recommandations suivantes à l’intention des organismes de normalisation, des gouvernements et des chefs d’entreprise, afin que les PME du monde entier puissent accéder à l’information plus facilement.
Quelques recommandations à destination des organismes de normalisation :
- Établir une cohérence dans la terminologie RSE utilisée afin que les PME puissent comprendre et répondre aux demandes de reporting de manière plus transparente.
- Travailler avec les gouvernements pour évaluer et accroître l’interopérabilité des normes émergentes pour les PME avec les principales normes du marché, et expliquer clairement comment les exigences d’une norme répondent aux exigences d’autres normes.
- Fournir des guides conviviaux, des modèles et des solutions automatisées qui allègent la charge de travail des PME en matière d’établissement de rapports.
- Déterminer si les exigences en matière de rapports imposées aux PME sont proportionnelles pour une entreprise disposant de ressources limitées, et hiérarchiser les questions importantes afin de les aider à se concentrer sur les bons domaines.
Les pouvoirs publics pourraient quant à eux :
- Construire une infrastructure de données pour soutenir les PME et faire évoluer les rapports vers la précision et la transparence, par exemple en développant des outils partagés et des référentiels de données.
- Présenter l’importance et les avantages de l’établissement de rapports sur le développement durable pour les PME, tels que l’accès aux marchés, le financement et la réduction des coûts.
- Promouvoir l’utilisation de technologies numériques abordables et automatisées pour l’établissement de rapports sur le développement durable, afin d’alléger la charge des PME.
- Encourager les PME à investir dans leur rapport de durabilité en envisageant des incitations financières pour atténuer les coûts initiaux.
Elisa Moscolin, vice-présidente exécutive de Sustainability & Society chez Sage, affirme qu’« au-delà des chiffres, le rapport nous apprend une chose essentielle : il existe un lien fort entre les rapports sur le développement durable et l’action – les PME ne peuvent pas réparer ce qu’elles ne peuvent pas voir. La technologie y est pour beaucoup – 63 % des PME disent dans le rapport que les bons outils numériques leur faciliteraient la tâche en matière de rapports, et nous nous sommes engagés à faire partie de la solution, avec des outils tels que Sage Earth. Mais il faudra un écosystème pour que les PME – et la société dans son ensemble – adoptent le développement durable. Nous espérons travailler en étroite collaboration avec les organes directeurs et les gouvernements pour rendre le paysage des rapports plus accessible aux PME du monde entier ».