L’Europe va se doter d’un « cyber bouclier » à plus d’un milliard d’euros
Bruxelles propose de construire cinq à six centres opérationnels de sécurité capables de détecter des comportements malveillants en quelques heures grâce à des supercalculateurs.
L’Europe va bien se doter d’un « cyber bouclier ». Régulièrement évoqué face à la multiplication des cyberattaques, ce projet sera finalement présenté le 18 avril, a indiqué Thierry Breton, le commissaire au marché intérieur, dans un entretien accordé aux Echos en marge de l’ouverture du Forum international de la cybersécurité (FIC).
Ce bouclier “permettra de bien mieux détecter les attaques en amont”, assure l’ancien ministre français de l’économie, qui souligne qu’il “peut s’écouler aujourd’hui un délai allant jusqu’à 190 jours entre le début de la diffusion d’un malware et le déclenchement d’une attaque”.
5 ou 6 Centres opérationnels de sécurité
Le projet sera doté d’un budget d’un milliard d’euros, financé aux deux tiers par l’Union européenne. Le reste devra être apporté dans les capitales européennes. “Dix-sept Etats membres ont déjà répondu à l’appel”, explique Thierry Breton, sans dévoiler lesquels.
Concrètement, la Commission européenne va proposer de construire cinq à six centres opérationnels de sécurité (communément appelés SOC) sur le continent. S’appuyant sur des supercalculateurs et des technologies d’intelligence artificielle, ils doivent être capables de détecter des comportements malveillants en quelques heures. “Ils pourront être opérationnels début 2024 et nous testons déjà leur efficacité sous forme de projets pilotes”, promet Thierry Breton.
L’objectif sera aussi d’améliorer le partage d’informations et la collaboration entre les pays de l’Union européenne. “Dans la même logique que la Protection civile européenne en cas de catastrophes, il faut que nous adoptions désormais une logique d’assistance mutuelle”, souligne le commissaire européen.
Bruxelles va également proposer de créer “une réserve cyber européenne comprenant plusieurs milliers de volontaires, professionnels travaillant de concert avec les autorités et les forces nationales, que l’on pourra mobiliser en cas de cyberattaque”, explique Thierry Breton. Et aussi une “Cyber Skill Academy” européenne pour répondre aux besoins de formation.
Source: l’usine digitale