HPC : SiPearl lève 90 millions d’euros pour commercialiser son processeur début 2024
La pépite française SiPearl rentre dans la dernière ligne droite. Elle entend mettre son « processeur européen » sur le marché début 2024, et vient de boucler pour ce faire un tour de table de 90 millions d’euros. Dédié au calcul haute performance, son CPU cristallise une partie des ambitions de l’Union européenne en matière de souveraineté dans le secteur numérique.
La start-up française SiPearl, qui développe un processeur optimisé pour le calcul haute performance (HPC), annonce ce 5 avril avoir bouclé un tour de table de 90 millions d’euros dans le cadre de sa Série A.
Outre l’État français via French Tech Souveraineté et l’Union européenne par le biais de l’European Innovation Council (EIC) Fund, on compte parmi les investisseurs l’entreprise britannique Arm, actuellement propriété du groupe japonais Softbank, et le français Atos. Le financement inclut par ailleurs 25 millions d’euros d’obligations convertibles souscrites par la Banque Européenne d’Investissement.
Arm et Atos parmi les investisseurs
Dans son communiqué, SiPearl indique que « d’autres investisseurs devraient rejoindre le tour de table d’ici fin 2023. » Cela porte le montant total levé par SiPearl à 110,5 millions d’euros depuis sa création en 2019. Elle avait reçu 20,5 millions de subventions de la part de l’Union européenne (notamment dans le cadre de l’European Processor Initiative) et de la France. Elle est aussi au cœur de la stratégie EuroHPC.
Cette levée de fonds en Série A avait débuté en juin 2022 avec une mise initiale de l’EIC, et son objectif était alors fixé à 100 millions d’euros. Les investissements d’Arm et d’Atos ne sont pas surprenants. SiPearl conçoit Rhea, un microprocesseur basse consommation, sur la base de la plateforme Neoverse V1 d’Arm. Et Atos, grand systémier européen du HPC, prévoit déjà de pouvoir intégrer ledit processeur dans son nouveau supercalculateur exascale, le BullSequana XH3000.
L’objectif de cette levée de fonds est de permettre à SiPearl de commercialiser Rhea début 2024. Sa production a été confié au taïwanais TSMC. Au-delà de l’optimisation de sa consommation énergétique et de la volonté affichée de fonctionner avec tout type d’accélérateur (GPU, ASIC, quantique), l’enjeu principal autour de Rhea est celui de la souveraineté, à l’heure où les Etats-Unis et la Chine s’affrontent sur la question de l’approvisionnement en composants électroniques.
SiPearl précise d’ailleurs avoir déjà signé des accords de coopération avec Nvidia, AMD et Intel concernant la fourniture de GPU, ainsi qu’avec Graphcore pour les accélérateurs spécialisés dans l’intelligence artificielle. SiPearl compte actuellement 130 collaborateurs, principalement en France mais avec des bureaux en Allemagne et en Espagne. Elle compte décupler son effectif pour dépasser les 1000 employés d’ici à 2025.
Source: l’usine digitale