Coinbase, Citrix, Alphabet… Les derniers plans de licenciements dans la Tech
Hémorragie dans le secteur des plateformes de trading de cryptomonnaies, suppressions de postes dans l’informatique et les télécoms, cure d’amincissement dans la division projets spéciaux au sein de la maison mère de Google… Le point sur les principales restructurations.
Un récapitulatif mensuel n’y suffit plus. Les suppressions de postes dans le secteur technologique, engendrées par les difficultés économiques, se succèdent à rythme soutenu, avec des plans de départs pour certaines entreprises de plusieurs centaines de salariés.
L’hémorragie continue dans la crypto
Dans le secteur de la crypto, l’onde de choc de la faillite de FTX n’a pas fini de faire de l’écrémage. Après Silvergate et Genesis, l’exchange Coinbase a annoncé la suppression de 950 postes, soit 20% de ses effectifs, dans le cadre d’un plan de restructuration. C’est la troisième fois en moins d’un an que la première plateforme de trading de cryptomonnaies américaine licencie. Elle avait notamment sabré 1100 emplois en juin 2022.
Crypto.com a annoncé se séparer de 20% de ses salariés (ce qui représenterait selon les estimations de la presse américaine au moins 700 départs), signalant que « l’effondrement de FTX avait grandement heurté la confiance dans le secteur ». Depuis l’été dernier, la plateforme a déjà fait partir plusieurs centaines d’employés, voire même 2000 selon AdAge.
Et ça continue avec Blockchain.com, une autre plateforme de trading, qui entame un plan de licenciement de 110 personnes, correspondant à 28% de ses effectifs, après avoir déjà supprimé 150 postes l’été dernier à la suite de la faillite de Three Aroows Capital.
Les télécoms restructurent
On attendait moins l’autre secteur marqué par la crise ces derniers jours : celui des télécoms. T-Mobile US a annoncé une réorganisation de sa stratégie commerciale, menant selon une société d’études spécialisée dans les télécoms (Wave7 Research) à la suppression de 600 postes dans son réseau commercial, qui compte 7000 points de vente aux États-Unis. Son concurrent AT&T avait entamé un plan de départ de plusieurs centaines de salariés en décembre dernier, mais dans les fonctions support, afin de se recentrer sur la fibre et la 5G.
Au Royaume-Uni, c’est Vodafone qui prévoit de supprimer plusieurs centaines de postes selon le Financial Times. Le plan devrait être détaillé début février. En novembre, l’opérateur avait annoncé un plan de réduction de ses coûts.
La fusion Citrix-Tibco fait des victimes
L’univers informatique et électronique n’est pas épargné. Cloud Software Group, l’entreprise issue de la fusion entre Citrix et Tibco après le rachat de Citrix par Elliott Management et Vista Equity Partners, supprime 15% de ses forces vives, ce qui représenterait plusieurs milliers d’emplois. Une décision qui résulte vraisemblablement de la fusion et pas uniquement de l’environnement économique.
Cependant, on a vu également des licenciements en décembre chez Qualcomm, qui a supprimé 150 postes à San Diego afin de réduire ses coûts face à la baisse des ventes mondiales de smartphones.
IA et robotique n’échappent pas au retournement
Au sein du groupe Alphabet, maison-mère de Google, c’est la division des projets spéciaux qui a été touchée par des suppressions de postes. 240 chez Verily (15% des effectifs), sa filiale spécialisée dans la recherche sur les sciences de la vie ; et 40 chez Intrinsic, la filiale de robotique industrielle (20%), qui avait récemment fait l’acquisition de deux start-up, Vicarious et Open Robotics.
Dans un autre domaine de pointe, celui l’intelligence artificielle, Scale AI supprime 20% de ses effectifs, soit une centaine de postes. La société, valorisée plus de 7 milliards de dollars lors de sa dernière levée de fonds, fournit des données (voix, vidéo, texte, images, y compris données synthétiques) pour entraîner les algorithmes de machine learning utilisés dans les secteurs de l’e-commerce, de la robotique, des véhicules autonomes ou encore des modèles de langage.
Parler au bord de l’Extinction
Dans les autres pans de l’économie numérique, on peut encore signaler les licenciements au sein de la plateforme de partage de vidéos Vimeo (11% des effectifs), qui perd des abonnés ; l’effondrement du réseau social Parler, dont la maison mère Parlement Technologies a décidé de mettre fin aux contrats de 75% des salariés après l’échec du rachat par Ye (alias Kanye West), ne laissant plus qu’une vingtaine de salariés en place ; et Lending Club, la société de finance participative fondée par le Français Renaud Laplanche, qui a procédé au licenciement de 225 salariés, soit 14% de ses effectifs.
En Chine, Bytedance, la maison mère de TikTok, a également supprimé plusieurs centaines d’emplois dans plusieurs divisions selon le South China Morning Post, notamment la version chinoise de TikTok (Douyin) et les jeux vidéo.